Non actif, non émotif, l’apathique se situe à l'opposé de colérique. Les remarques faites à propos de l’amorphe restant valable pour l’apathique, on vous donne donc de ce caractère que quelques traits complémentaires.
A la fois sentimentale et amorphe
L’apathique se présente comme un caractère tenant à la fois du sentimental et de l’amorphe. Non émotif et non actif, comme l’amorphe, non actif secondaire comme le sentimental, il tient un peu de chacun de ces deux caractères.
Sinistre
Comme le sentimental, l’apathique a une forte disposition à l’humeur sombre, à la mélancolie. Mais, ce n’est pas, cette fois, une mélancolie “ riche”, passionnée, violente comme chez le sentimental: elle est subie plus que ressentie, elle est sèche, elle n’est source d'aucune méditation, d'aucune fièvre.
L’apathique est de tous les hommes, celui qui rit le moins. C’est chez lui que l’on trouve ces individus, au demeurant assez rares, qui ne rient jamais. l'apathique ne parle d’ailleurs pas plus qu’il ne rit.Il est capable de rester plusieurs heures en société sans ouvrir la bouche, surprenant toute le monde par son mutisme.
Derrière ce silence, ce sérieux, il n’y a aucune réflexion, aucune pensée profonde, aucun sentiment contenu: ce n’est que le vide, ou une rumination banale où les habitudes interviennent plus que l’affectivité.
Quelques traits liés aux précédents contribuent à rendre ce caractère peu sympathique. Les apathiques sont les plus irréconciliables de tous les hommes. Une fois qu’ils ont adopté une idée ou un point de vue, rien ne peut l' en faire démordre
. Ce n’est pas de l'entêtement, mais une persistance par inertie, qui se manifeste aussi dans les principes auxquels ils sont attachés et dans leur position politique: les apathiques sont des conservateurs obstinés.
Quelques traits caractéristiques
Si l’apathique a un goût très marquée pour les jouissance de la table et assez facilement un penchant pour l’ivrognerie, s’il est assez indiscipliné sexuelement, sa secondarité joue de meme un role de frein et il n’atteint pas ces domaines le niveau de l’amorphe.
On pourrait d’ailleurs faire la même remarque à propos de l'égoïsme. Par son manque de sens pratique et de dextérité, par son sens de l’observation très peu développé, l’apathique est en bien des points très proche de l’amorphe, sauf en ce qui concerne les vertus tenant à honorabilité.
Il a un comportement généralement jugé honorable, mais peu , mérite confiance en matière d’argent.
Notons par ailleurs son goût pour la solitude, plus marquée encore que chez le sentimental, et sa tendance à l’avarice et à la cruauté , un maigre caractère secret.