Après tout il suffit de se contrôler pour devenir un homme volontaire et que la connaissance de son caractère n’a rien à voir ici.
Ce serait une grave erreur pour deux raisons.
Il faut connaître ses armes
La vie est une lutte et nous devons savoir quels sont nos points faibles. La méconnaissance, la surestimation ou la sous estimation de certains secteurs de son armée, n’ont jamais permis à un général de gagner une bataille avec le minimum de perte: c’est la défaite ou la victoire! Aussi devons nous savoir que notre émotivité nous rend vulnérable, ou que notre secondarité nous permettra de “ tenir le coup” lorsque nous engageons une action.
Il faut entretenir ses armes
La seconde raison a trait à l'hygiène mentale. Développer sa personnalité, c’est avant tout ne pas permettre à celle-ci de se dégrader. Or, tout caractère est menacé à un moment de son évolution, d’accident ou même de dégénérescence, le cas le plus grave étant la maladie mentale.
De plus, il y a d’autres domaines où nous sommes vulnérables.
En dehors de la trouble mental, notre caractère peut malgré tout se dégrader. L’avarice à son stade extrême est une complète dégénérescence de la personnalité. Or si l’avaire avait dans son caractère des dispositions permettant à ce vice de se développer, il avait aussi les moyens de l’enrayer à condition de connaître son caractère.
L'avarice, puisque j’ai pris cette exemple, n’est pas du tout inéluctable, elle est seulement la corrélation possible des certaines propriétés, corrélation qui devient probable si l’individu n’en a pas conscience. La destinée d’un homme peut l'amener à un crime dont les premières facteurs appartiennent au caractère, elle peut faire de lui un fléau pour la société, etc.
Or, tous nous avons pu nous apercevoir un jour que dans notre propre conduite intervenait sournoisement une influence indésirable, défaut ou tare, manie ou vive plus ou moins grave dont nous avons voulu nous corriger.
Cette correction est toujours souhaitable, elle peut souvent être indispensable, sous peine de gâcher une ou plusieurs vies.
Ainsi, de même que l’on exerce une surveillance régulière sur le corps, que l’on protège contre les maladies contagieuses par exemple, en un mot qu’il existe une hygiène physique, il devrait exister une hygiène mentale.
Et c’est la connaissance des caractères qui peut nous fournir les instruments de cette surveillance, et indiquer les moyens de guérison.
Le caractère et l'éducation
On a parlé de l’action sur soi, du développement de la personnalité chez un adulte, de la correction de faiblesse du caractère. Mais il est un aspect du développement de la personnalité qui est fondamental: c’est l'éducation de l’enfant.
C’est en effet durant l’enfance et l’adolescence que se forme cette personnalité qui devra par la suite se corriger elle-même et il est fondamental de ne pas la fausser, de ne pas la laisser se disperser, de ne pas l'écraser.
Le caractère humain, va donc être une aide précieuse pour les pédagogue, les parents, les éducateurs, et pour toi -même.
Un équilibre difficile
Un enfant épanoui a de fortes chances d'être plus tard un adulte équilibré.
En revanche, un enfant déséquilibré risque, une fois adulte, de ne pas retrouver son équilibre sans des efforts très durs
Or, l'équilibre de l’enfant, qui de fois a-t-il été rompu par des parents ou maîtres qui croyaient bien faire!
L'éducation ne doit pas enfermer l’esprit dans les carcans de l’instruction, elle ne doit pas rétrécir, uniformiser, orienter de façon autoritaire, mais au contraire ouvrir l’esprit, permettre de développer les facultés, la personnalité. C’est pourquoi, il ne peut y avoir pour l'éduquer de règle universelle: chaque enfant est un cas, et ce qui est bon pour l’un ne l’est pas nécessairement pour l’autre.
En autre, comment déterminer avec certitude l’attitude à avoir avec tel enfant, sinon en acquérant une connaissance approfondie de son caractère, de ses points forts, de ses points faibles, afin de l’aider à trouver son équilibre.
L'enfant caché
La remarque vaut également pour les parents; notre enfant, nous l’avons vu naître, se développer et nous croyons connaître son caractère. C’est vrai, en général, pour les traits dominants du caractère.
Pourtant, là encore, ce sont les manifestations du caractère que l’on décèle beaucoup plus que le caractère lui-même. Il s’ensuit que les parents ignorent fréquemment l’impact qu’auront certains de leurs actes sur l’enfant.
Les manifestations de la personnalité naissante d’un enfant risquent de tromper si l’on n’est pas suffisamment versé dans la connaissance des caractères pour pouvoir discerner précisément le sien
L’enfant paraît insensible?
Peut être attend-on de lui des émotions que sa froideur ne lui permet pas de manifester, alors que son insensibilité apparente peut aller de pair avec une grande tendresse.
Il est timide ?
Inutile, si cette timidité vient d’une sentimentalité trop forte, de lui recommander de ne pas l'être, cela ne ferait que le rendre plus timide encore. Aidons-le plutôt à adapter sa timidité, à la présenter comme une qualité, de sorte que, l'acceptant, il puisse peu à peu la contrôler et non être contrôlé par elle.